De Pioppi à Gioia Tauro
PIOPPI sera répertorié dans nos ancrages sauvages et secrets.
AGROPOLI évoque l'Acropole et nous nous attendons à trouver un temple grec sur les collines: une vieille cité s'y trouve bien en hauteur, après beaucoup d'escalier, d'où les vues sont "élevées" et vous rapprochent des Dieux. Une chapelle dévolue à Maria di Costantinopli vous rappelle à l'ordre de la chrétienté. En redescendant, c'est un vaste Corso où nous prenons notre petit déjeuner. La marina était chère et son personnel antipathique : Dagi refuse de séduire le petit chef qui campe dans son fauteuil juste en face du Whisp.
L'étape suivante, choisie par Dagi qui règne sur le pont et dicte notre destin - Gali n'en est que la poigne - sera SCARIO. Si vous rêvez d'un bon village au bord de l'eau, avec des montagnes pointues et des ciels de circonstance, c'est ici, vous êtes arrivés. Le portichello devant forme un arc utile pour l'admirer de jour comme de nuit. Le gazoil arrive en triporteur, le camping gaz en vélo et il y a une laverie automatique = tous les vils besoins du navigateur!
Les fruits et primeurs sont des délices et l'on y trouve deux ou trois terrasses de café … qui permettent de regarder son bateau à l'amarrage avec la satisfaction du petit propriétaire.
Sur la route de l'ÎLE DINO nous craignons de trouver cent embarcations au mouillage : personne que nous et de fait, il n'y a qu'une vraie bonne place par 8m d'eau sombre et pure.
50m de chaîne pour passer la nuit tranquille car nous sommes tout près du bord rocheux. Un mouton vient se promener le soir, voir si les baigneurs venus en pédalo des plages voisines sont tous partis. A CETRARO nous passerons aussi la nuit sur ancre, entre port et plage. Nous débarquons en dinghy dans une drôle de zone, banlieue-sur-mer longue à parcourir jusqu'à la cité sur sa colline, au pied de laquelle nous abandonnons : la nuit tombe dans moins de deux heures et le dinghy n'a pas pu être verrouillé sur la plagette.
Seule possibilité d'étape sur cette portion de côte, AMANTEA. Quand nous pointons le nez du Whisp entre ses jetées, le sondeur indique zéro sous la quille. Nuit à l'extérieur du port encore, et cette fois nous serons primé au grand prix du mouillage le plus nul, le long d'une autoroute, entre station service et motel inachevé! Nous nous rattraperons à VIBO VALENTIA, ville chouchoute de Dagi, qui décidément aime - comme moi - les paysages ordinaires tout autant que ceux référenciés au patrimoine mondial. Je pourrais vivre ici le temps d'écrire ce journal (avec beaucoup de digressions et un brin de piment maffiosi)
Après un dernier "Aperol" - comment, vous ne connaissez pas ?? - au coucher du soleil, nous retrouvons notre ponton très sympathique, oui cela existe ou Dagi fait quelques ravages parmi les boys (Mais pourquoi les pontons ne sont-ils jamais entre les mains des girls ?) Dagi me prends en photo en train de remplir le Tohatsu de l'annexe, espérant sans-doute pouvoir immortaliser un deuxième chavirage.
Et voici TROPEA, merveille du XVII - XVIII ème siècle. Nous sommes gentiment mouillés devant une plage où l'eau est de jade et chaude comme un bain de bébé. Nous allons en ville nous promener. C'est ravissant, mais peut-on y trouver une rue sans un restaurant ? Je ne ferai pas la guérilla aux métiers de bouche, (on comprendra bien pourquoi) Mais il semblerai que l'huomo touristico ne sait que faire de tant de beauté. Alors il cherche à s'assoir et mange, mange. La beauté se mange tout l'été.
Le Cabo Vaticano est ces jours-ci lénifiant comme son nom : des gus s'y promènent en pédalo ou en gonflable, en barquettes à rames. Mais l'hiver, la mer le découpe en tranches !
Et maintenant une escale très particulière : GIOIA TAURO. A l'approche on voit sur 5 km des alignements de grues girafes : c'était un zone agricole où fleurissait l'oranger et une opportunité politicarde a projeté que ce serait là le plus grand port de container d'Europe. Il fonctionne, peut-être au mieux à 40 %, avec seulement 2 bateaux pilotes dans le bassin de service où nous étions amarrés pour 10 euros au Yacht-club.