Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal de voyage de GALI & DAGI
27 juillet 2012

Chiavari, Porto Venere, Viareggio, Livorno

Chiavari__maisonChiavari__placetteCinque_Terre_avec_voileLe_quai_de_Porto_VenerePorto_Venere_vu_du_WhispSoeurs_d_gustant_une_glace

Nous sommes entrés à Chiavari en sachant que nous pourrons y rester bloqués quelques jours: nous sommes partis de Gênes avec vent plein pif et encore 30nds à l'anémomètre, la mer agitée en conséquence. Au passage nous avons regardé de près le petit port abri de Camogli, mais aucun mât ne dépassait la jetée, ce devait être un bassin de canots à moteur et de barques. Nous avons donc continué dans la brise, en tirant des bords sous gd-voile seule pour soulager un peu le moteur. Avec le soleil, la brise est devenue plus portante et nous avons fini radieusement tout dessus sous un ciel noir, un temps breton.

Nous avons bien aimé cette petite ville animée de jolies ruelles toutes en passage à colonnades, et de belles places et placettes. Tous les immeubles étaient colorés, avec des garnitures en trompe-l’oeil pour valoriser les fenêtres.

Côté port, c'était plus rustique, un poste de capitainerie ouverte jour et nuit, rendez-vous d'habitués, sorte de bistrot sans boissons. Le capitaine n'y apparait qu'à mezzo-jiorno; il nous donne de code WiFi à l'envers, donc nous attendons la mezzo-jiorno suivante, et là il faut monter à l'étage, qui est fermé à clef. Il nous ouvre, il y a une jolie secrétaire qui fait des mines très étranges et lui bafouille comme pour s'excuser de l'avoir lutinée pendant les heures ouvrables. Mais avec le bon code, internet marche à 100%, je fais les mises à jour et l'antivirus.

Nuit et jour ça bombarde, le vent tombe des montagnes en hurlant : nous dînons dans le cockpit et je mets une polaire!

Nous cumulons les infos météo, messages Navtex, météo Vhf, Météo-consult, bref une fois comprise la situation générale qui est Burasca 7 et 8 sur toutes les mers italiennes, nous voyons une amélioration sur Est Ligure qui nous ouvre une porte de départ. 

La mer est plate quand nous quittons le port pour prendre le gazoil dans la marina qui suit (Lavagna) séparée seulement par une petite plage. Puis c'est une très jolie route en longeant les Cinque Terre et ses falaises abruptes avec quelques villages ou hameaux perchés entre ciel et mer. Pendant six heures, je tiens l'écoute de Gd Voile à deux mains, car comme sur un dériveur, il faut tout relâcher à chaque rafale - la plus forte dépasse les 40nds - et reprendre aussitôt finie pour éviter les secousses dans la mâture, puis relacer etc. etc...Mais le pilote tient bien la route et nous atteignons le couloir d'entrée de Porto Venere sans mal.

Plus joli pour un petit voilier, je n'ai pas connu. Un bassin minuscule surplombé par une ville encore dans ses remparts depuis les croisades, aux maisons hautes à peine plus larges que leur unique fenêtre. Les quais servent de plage, de corso, de terrain de foot, de bronzing permanent; c'est joyeux, c'est comme une des villes invisibles d'Italo Calvino - celle où on a toujours 20 ans mais on y arrive quand on a 80 - dans son écrin de montagne: une miniature pour illustrer un livre d'heures princier.

Tout a un prix et nous payons 147 euros pour 2 nuits, innocents que nous sommes (nous n'étions pas loin de penser que c'était gratuit, le bonheur) 

Tout à la voile au près bon plein, le Whisper marche à merveille, 3nds par F2 et mer plate, 4nds par F3. Nous cherchons un mouillage le long de la côte avant Viareggio, mais les fonds sont si faibles qu'avec 3m nous sommes encore au large; de plus il y a toujours ces méduses énormes; bref nous entrons dans le port, qui est un immense dortoir de plaisance (2000 bateaux) où je vois les plus grands voiliers - 6 étages de barres de flèche - peut-être 100, 200 pieds ? (Je rappelle que Whisper fait 29 pieds) Comme d'hab Dagi saisit le micro de la VHF et demande une place. Pas de réponse, j'avance jusqu'au fond du 3ème bassin - marina Italia - nous passons par un canal étroit devant des chantiers navals où sont restaurés de jolis yawls tout en bois. Sixième appel de Dagi, toujours rien. Nous revenons dans le bassin médian, dernier appel VHF et je vise une place facile à prendre en accostant un Halberg-Rassy de 35 pieds. Il faut grimper dessus, sauter sur le ponton depuis son avant, saisir le balcon avant du Whisper pour l'empêcher de tamponner, attraper les deux amarres que me lance Dagi et les lui rendre en double, remonter par le balcon avec une pendille et courir avec à l'arrière pour la tendre et nous maintenir loin du ponton, revenir chercher l'autre pendille avec la gaffe et la tendre de même. Ensuite paisiblement nous réglons les amarres après avoir glissé deux bouts de tuyau plastic pour les protéger du raguage... bref c'est comme ça qu'on gare un bateau quand personne ne vous accueille. Je prends ma douche au tuyau sur le ponton, puis nous dînons... pas très tranquilles car le proprio peut se pointer avec son navire avant la nuit nous éjecter de sa place. Mais la nuit passe bien et à 9h le matin nous décampons (c'est plus simple : on lache devant puis on lache derrière sans quitter le bateau). 

Toujours tout dessus par F2, F3 et F4 et nous voilà sur les jetées de Livorno, d'où sortent de gros cargos gris dans la brume. A la dernière jetée nous entrons dans une sorte de crique et mouillons dans 3m d'eau, assez bien protégés par les digues du port. Il est 14h, on plonge et on remonte vite à bord par crainte des méduses.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Ah mais c'est plutôt sportif votre équipée ! Et très bien décrite, quel stress avec ce grand vent et le moteur qui doit tenir... ! <br /> <br /> <br /> <br /> Allez bon vent, mes chers marins ! Eclatez-vous ! <br /> <br /> <br /> <br /> On se "reparle" en septembre, à mon retour de Thaïlande.<br /> <br /> <br /> <br /> Kussi
Répondre
M
Je vous imagine si bien...tellement bohèmes tous les deux ! my God ! ne saute pas le ponton Gali comme tu sautes les trottoirs ! Dagmar il faut crier plus fort dans ton micro ... !Bises. Martine
Répondre
S
Vous avez l'air de gérer ça comme des chefs tous les deux! bravo Dagi ! Evidemment, les photos et les récits de navigation me font rêver (un peu moins les manoeuvres de port). Sophie
Répondre
Journal de voyage de GALI & DAGI
Publicité
Newsletter
Publicité