De Flavignana à Mazara Del Vallo
Flavignana, toujours. Levé à l'aube, la montagne et son castello des Aragons se prend pour le Walhalla dans les brumes teutoniques. A ses pieds, la conserverie de thon du Sieur Flavio, propriétaire de ces îles dans les années 1900. Arrêtée en 2007, faute de poissons, nous visitons cette usine aujourd'hui, avec ses spectres de barcasses au sec derrière leur grilles. De l'autre côté, le Whisper, libre, danse dans le clapot entrant du Nord dans l'ouvert du port.
Aussitôt la chaîne d'ancre libérée de sa prison de rocher, nous voguons vers Marsala, capitale du vin doux du même nom. La ville a de beaux monuments et un quartier piétonné qui va avec, mais il nous faut longer un axe routier infernal depuis le port des yachts, ou prendre des rue mornes dans un grand ensemble d'immeubles pour location de vacances, tous vides!
Mazara del Vallo! Si je devais ne garder qu'une ville, ce serait celle-ci. D'un côté du port une succession de chantiers navals, grue, bateaux, ferrailles, comme je les aime. Au fond, sur le fleuve, le port grec et ses barques de pêche locale. A droite, la Kasbah, qu'on appelle aussi la Medina et son labyrinthe de venelles que des céramistes locaux ont balisé de petits et grands carreaux. Et soudain, la ville princière et apostolique, grandes places, palais, collèges, couvents et cathédrale.
Le baroco rococo a fleuri ici, un bénévole a soutenu une thèse devant Dagmar, tandis que je photophonais l'église San Francisco dans tous les coins. En dehors des espaces monumentaux, Mazara présente encore une grande diversités de vues muséographiques aussi bien qu'ordinaires pleines de charme et nous l'avons couru dans tous les sens, coïncés ici - comme à Flavignana - trois nuits par des vents redoutables et glaciaux : dîner dans le cockpit réclamait une bonne polaire et son bonnet!
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