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Journal de voyage de GALI & DAGI
23 août 2012

Anzio, San Felice Circeo, Terracina, Santa Maria Gaeta, Fornia

h_tel___San_Felicela_falaise_mystiqueForce_0___1Jesus_jovialForce_1___2Dagi___Gaetamarionettesles_courses___Gaetadernier_soir_sur_l_eau

Anzio semble un centre de pèche important, vu le nombre de chalutiers qui reviennent au port. nous mouillons sur 4m d'eau entre Anzio et la Marina di Nettuno, sur fond de ville balnéaire assez lointaine avec monastère, forteresse, hôtels, plages et villa-folies XIXème dont la Casa Colonna, circulaire et monumentale. Beaucoup de frénésie nautique autour de nous, ça remue. Un seul voisin voilier à 1 km. La nuit tombe maintenant à 20 heures et nous baignons nos yeux des scintillements de la côte en demi-cercle, plus 2 feux d'artifice détonants.

Appareillage à la voile avec un reste de NE qui s'étiole vite. Moteur; Dagi bronze à l'avant, je sieste à l'arrière et lorsque je me réveille: F2 portant! Le bonheur des années 80 enfin retrouvé, 8nds de vent par le travers et 3nds de vitesse, je jubile. Nous arrivons ainsi à ce mont Circello, 448m tombant dans la mer au cabo Circeo. Nous réduisons le genoa pour éviter ces myriade de moustiques motorisés qui se laissent dériver en pèche. Plaf ! la drisse de l'enrouleur est sortie du magasin - c'est la 2ème fois - il faut tout débobiner/rembobiner, mais le pilote continue son boulot sous Gd-Voile seule et nous entrons sans trop de retard dans San Felice, picolo porto touristico. Un seul coup de Vhf et on vient nous chercher et placer (sondeur à zéro dans l'entrée...) joliment tout au fond, loin des rafales que cette grande montagne a organisé pour marquer notre atterrissage. Rien d'antique ici, mais tout est mignon, petites maisons, petits bateaux, prix pas trop petit (50 euros)

Le lendemain nous filons au ponton du gazoil; beaucop de monde, il faut jouer des coudes tout en restant debout au vent puis se faufiler en marche arrière. Toujours F2 par le travers, assis côte-à-côte dans la fraicheur sous le genoa nous regardons défiler lentement le fil éblouisant de la plage. 

Arrivés à Terracina nous entrons entre deux rangées de chalutiers pour voir le chantier naval qui pourrait nous accueillir tout au fond du canal; nous tournons dans le bassin, inquiétant quelques résidents qui nous crient qu'il n'y a pas de place ici; mais Dagi qui est devenue excellente dans la réplique à l'italienne obtient le renseignement cherché: "cantière navali chiuso" actuellement (un samedi entre deux jours fériés) Bon nous jetons l'ancre au pied de la grande falaise du monte San Angelo à la sortie du port, et cette fois-ci nous sommes tout seuls. Cette nuit fut musicale et poétique. Sur la falaise se découpent assez nettement un Bouddha colossal bien assis et quelques autres proches comme Shiva couronné en pointe; son sommet est illuminé par le temple de Giove Anxur, enfin, ce qu'il en reste : les arcades du soubassement. Un concert de reggae très classique par de bons pros nous est apporté depuis la jetée par le vent d'ouest avec tant de qualité sonore que nous finirons par danser comme des dingue sur toute la longueur du pont. Un feu d'artifice pour finir en amoureux.

Départ sous voiles, F1, mais nous persévérons et deux tiers de la route, un peu après Sperlonga, seront fait à 2,5 nds de moyenne. C'est du portant, et la chaleur est intense sans un souffle d'air, Dagi s'impatiente, je résiste: j'adore la lenteur, le gargouillis subtil de l'eau à l'étrave et le bruit de râpe à bois de l'écoute de genoa ragant sur les filières... Je rêve à la table à carte et lis les derniers "avurnavs" sur le Navtex: un bateau égyptien en bois de 15m dérive, abandonné - une carcasse de baleine idem en mare Ligure - une régate barre le détroit de Messine - deux phares éteints mer de Marmara - des bouées hydrographiques sont placées près de l'Île Vulcano...

Gaeta ferme une baie très vaste et lumineuse, encadrée de hautes montagnes pelées comme l'Andalousie sauf qu'elles baignent dans les vapeurs d'une brume alpestre. Une fois passée la citadelle et ses vieux quartiers, nous nous présentons au club nautique Flavio Gioia où on nous nous attribue une place visiteur au quai extérieur - mais ici rien d'extérieur car tout est dans le calme intérieur de la baie. Des français nous suivent et sont placés à-côté. Ils naviguent sur un vieil Aquavit de Philippe Harlé, en contreplaqué. Dans la guérite du club, par ailleurs très chic, nous demandons à tout hasard s'il y a possibilité de place au sec pour l'hiver: le bonhomme nous rédige en deux minutes un devis complet de 2900 euros + 600 de grutage lavage et manutention. Nous sommes un peu hébété de cette réponse trop rapide ferme et dispendieuse! Une partie de nous-mêmes est prête a arrêter le combat et accepter l'offre, mais heureusement nous avons encore le temps de téléphoner à d'autres chantiers repérés dans les environs. Ballade, bière, resto de poisson.

Nous profitons bien de cette jolie ville. Derrière la façade des années 50, une rue pavée étroite, parallèle à la route et très longue, grouille de petit peuple, boutiques sombres, marché ambulant. De cette même ruelle partent des traverses vers la mer et de l'autre côté des venelles montantes finissent en impasse desservant les hauts quartiers. Mais cette configuration est à l'identique sur toutes les citées bordant la côte italienne. Nous achetons melon, figues, tomates vertes, haricots blancs à de petites vieilles assises chacune sur sa caisse en bois.

Gaeta___glisenuit___GaetaDe_Gaeta___Formiaplage_de_Gaeta

Dagi obtient une réponse positive d'un chantier de Formia, la proche ville suivante, en face sur la baie: 150 euros par mois, 300 pour grutage-lavage-calage, soit moitié prix de Gaeta. C'est même le tarif minimum que j'ai pu payer, en 2005 en Galicie.

 

Nous avons aussi sympathisé avec nos voisins de l'Aquavit... qui habitent ordinairement à dix minutes de chez Dagmar à Montreuil. Le skip est menuisier et il a le même projet: Grèce, Mer Noire? en laissant le bateau en hivernage sur place; ils sont deux copropriétaires prenant successivement un mois de vacance ce qui finit par faire comme nous. Cependant le premier avance beaucoup plus vite, étant parti de Sète il y a trois semaines...!

 

La chaleur monte régulièrement à 40° dans la cabine.

Trois miles à courir pour gagner le chantier naval. Mais une bonne brise nous pousse; partis trop tôt, nous arrivons avec presque une heure d'avance devant le travel-lift. Nous avons pourtant contourné les vastes champs de bouées bleues des fermes marines. Nous tournons en rond, Dagi rappelle, le patron dit qu'il arrive, mais rien ne bouge vu du Whisper, que je maintient bout-au-vent dans 3m d'eau entre deux barrières de rochers. Je serais bien allé directement me garer sous le travel-lift, mais c'est bientôt 16h et ça commence à pas mal bouger dans le ressac avec cette brise F3 du large.

Le patron du chantier Parente rappelle et nous fait comprendre que c'est 1/2 mile plus loin que celui-là (Sciavanni). On y va rapidement, et découvrons un camion-grue perché au-dessus d'enrochements redoutables, ouverts sur la baie comme le premier. Le système consiste cette fois en deux longues pendilles rapées et raboutées qui partent du haut de ce quai rustique et plongent direct perpendiculairement vers le large où elles sont sans doute arrimée sur des coffres de béton. Il faut en placer une devant, l'autre à l'arrière et gagner ainsi petit à petit parallèlement vers la grue; mais ça ne marche pas à cause du clapot qui nous balance fortement de droite à gauche. Le signore Raffaele, pète-sec de 60 balais arrive dans une grosse barcasse et saute à bord du Whisp; j'aide au moteur pour saisir les pendilles avec la gaffe. Arrive le moment le plus pénible, une fois rapprochés et calés sur fonds = zéro, à 2mètres des cailloux, le grand et lourd rectangle en IPN - cantilever - où sont arrimées les deux élingues qui doivent passer sous la coque se promenant en l'air au-dessus de nos têtes et menaçant de bugner soit les haubans, soit le mât et son enrouleur... Je grimpe sur les hiloires pour saisir cette masse métallique et l'empêcher de valdinguer, mais l'inertie est énorme et je manque de m'envoler avec. Pendant ce temps, le patron a rattrapé les deux élingues et les a fixées sur le plateau en IPN: il n'y a plus qu'à monter le Whisp et ses trois habitants. Je regarde avec une certaine terreur l'état critique des élingues en sangle élimée, les câbles d'acier rouillés qui tiennent le plateau, le camion hors d'âge... mais ça y est, nous sommes toujours suspendus mais la quille posée sur le ciment! Dagi, réfugiée dans la cabine avait abandonné tout espoir et me dit qu'elle préfère encore les rafales à 40 nds que cette voltige... (les économies se payent cash en stress, proverbe normand)

Un peu plus tard le soir, pendant que nous sommes allés découvrir le paysage très curieux des plages locales, le Whisper est posé minutieusement bien à l'abri sur son ber avec une multitude de petites cales en bois, eau et électricité à proximité.

La suite et les quelques conclusions de cette belle première tranche - presque napolitaine - de ce voyage sera donnée sur la page marine de www.art-gali.com (ou http://gali.supersite.fr, c'est idem). Merci Martine, Axelle et tous les autres supporters pour vos lectures et généreux commentaires!!venir_sous_la_grue

suspensionla_quille_pos_epremier_soir___terrepremier_bout_du_voyage

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Commentaires
N
Pfutt pendant que certains passent leur temps à s'amarer ( en français comme en italien) certains triment avec les dossiers Gefco, Amex etc… je coule moi aussi ! j'en perd ma boussole ! Difficile de tenir le cap … mais bientôt je met les voiles !<br /> <br /> :-) bizzzz
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A
Ah ben ça alors... Je pensais vous suivre jusqu'à fin août. Fait tout drôle :-)<br /> <br /> Bon retour chez vous et merci pour ce partage!<br /> <br /> grands bisous<br /> <br /> axelle et alex
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L
Mer(ci Gali pour ce voyage que j'ai suivi avec grand plaisir et intérêt...La suite très bientôt, j'espère!bises! Linda
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